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lundi 19 avril 2010

observations sur la concertation "voie d'avenir" courriel au Garant


 [...]L'association regroupe aujourd'hui une quarantaine de personnes sur la commune de Cressensac, l'un des territoires les plus directement concernées par le projet.
Dans le cadre du débat en cours sur les options de tracé routier en désenclavement du bassin de Bretenoux-Biars, nous souhaiterions formuler plusieurs observations sur la méthode, sur le fond et par rapport à l'objet même de notre association.
- la première est une remarque sur la modalité de la concertation. Pour une association jeune, l'un des moyens d'entrer dans le débat est de rechercher l'information disponible par voie de presse ou par internet. Vous avez fait le choix d'une communication par un site internet, sur lequel force est de constater que plus aucune information n'est à jour depuis la vague de comités de suivis et d'ateliers thématiques du début de l'année 2010. Les remarques que nous pourrions être amenés à formuler ne peuvent intégrer les évolutions survenues depuis lors, ce qui est regrettable. Le débat implique une discussion contradictoire il est dès lors difficile de pouvoir intervenir de manière pertinente en l'absence de données actualisées. 
- la seconde observation, d'ordre général, porte sur la cohérence socioéconomique du projet. Désenclaver nécessite des investissements lourds au plan financier, et se pose la question du retour sur cet investissement. Il ne nous a pas été possible , à partir des documents consultables, d'avoir une vision claire et d'ensemble du bilan  économique de l'opération : quels en sont les couts directs et indirects et les avantages exposés de manière complète ? quels effets de levier par rapport à l'emploi ?  Une masse d'informations diffuses ne permet pas d'éclairer le débat sur ce point. L'absence d'une lecture macro économique possible a une conséquence immédiate sur la difficulté à saisir les enjeux et les effets du désenclavement sur des petits territoires.
- la troisième observation porte sur quelques impacts prévisibles d'un des itinéraires dans le périmètre de la commune de Cressensac. Quatre aspects, à notre avis, doivent être pris en compte, et suscitent de notre part, des questions :
                                      
A.     le raccord au demi-échangeur de l'A20, sortie 54. 
La construction de l'A20 a profondément bouleversé le territoire de la commune de Cressensac, et que se sont créées des fractures irréversibles dans la structuration de l'espace. SI des effort sont été fait dans l'intégration de l'infrastructure dans le paysage , plus de dix ans après l'ouverture du tronçon, les bouleversements ne sont pas encore totalement "digérés". Construire un échangeur complet apparait dès lors comme une  un risque majeur de traumatisme supplémentaire pour la nature et les activités alentours ;  de surcroit, à lire les estimations de couts comparés entre le rachat de la concession par l'Etat et celui des travaux sur un échangeur complet ( mais cette option a t'elle été expertisée ?), cette possibilité nous parait devoir être  rejetée.

B.      l'impact paysager.
Il fût un temps où l'arrivée sur le département du Lot, à l'entrée de Cressensac, était signalé par le panneau " ici commence le Lot, terre des merveilles". Sans être nostalgique, force est de constater que depuis cette époque, les multiples infrastructures (A20, aéroport de Brive - Souillac, zone d'activités du Haut Quercy, et maintenant la voie de désenclavement) qui prolifèrent dans un rayon de vingt km alentour de la commune de Cressensac, ont mis à mal ce slogan. De notre point de vue, il exprimait , et exprime encore une réalité exceptionnelle à la fois au plan paysager et architectural.  Les paysages où nous vivons, sont aussi la garantie d'une identité. Il est nécessaire d'en tenir hautement compte : quels moyens sont mis en œuvre par les collectivités publiques pour reconstituer les entités paysagères qui risquent, quel que soit le choix final retenu, d'être mises à mal ?
                                 
C.      la protection de la biodiversité.
 Elle devrait constituer une priorité de  premier rang:  si certains espaces sont protégés au regard de différentes réglementations, nationale sou communautaires, si certaines espèces le sont aussi,  ainsi qu'il est rapporté dans des compte rendus, il faut là encore reconnaitre les limites d'une approche par zonage: les pelouses calcicoles et les forêts du causse sur Chasteaux en Corrèze ne s'arrêtent évidemment pas aux limites de la zone protégée par Natura 2000, mais trouvent un prolongement évident sur la commune de Cressensac. Il en va ainsi des variétés rares d'orchidées présentes sur les faisceaux: certaines ne sont elles pas inscrites sur la liste rouge de l'UICN ? Il pourrait en aller de même pour la chauve souris, ainsi que cela a été évoqué lors d'une réunion thématique.  D'une manière générale, comment, dans le choix des tracés, sont anticipés les effets de la trame verte et bleue, au sens du Grenelle?

D.     les incidences des tracés sur les documents d'urbanisme.
 La commune de Cressensac, à la différence des autres alentours, ne dispose pas à ce jour d'un plan local d'urbanisme, mais un  projet de PADD a  été présenté, il y a un an environ. Comment sont assurées les adaptations entre ce document communal et les options discutées aujourd'hui ?
Je vous remercie de votre attention et des réponses que vous voudrez bien apporter à ces différentes interrogations.
 En restant à votre disposition, je vous prie de croire, monsieur, en l'expression de ma considération.
Pour l'association,
Vincent Delbos
président"les hameaux de Cressensac"

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